Édith Landau et Nicolas Martin – Galerie Courcelles Art Contemporain

Ce n’est pas un, mais deux artistes que nous rencontrons à la galerie Courcelles Art Contemporain : la collaboration entre Édith Landau, photographe française, et Nicolas Martin, artiste peintre canadien, lors d’un voyage dans entre les campagnes françaises et les déserts américains. 

Texte de Zena Serhal

Choisir de réunir deux artistes peut paraître étonnant et n’est pas commun. Pour Véronique Adraï, galeriste de Courcelles Art Contemporain, « il s’agit de présenter des artistes qui se répondent, qui sont complémentaires, et surtout qui ne sont pas en concurrence. Je choisis toujours des artistes travaillant des supports différents, des techniques différentes, pour que cela soit le plus juste possible. Qu’il y ait une harmonie dans l’exposition, que ce ne soit pas une compétition. Les artistes sont très heureux lorsqu’ils travaillent ensemble. »

À la galerie Courcelles Art Contemporain donc, pas de combat entre deux peintres, deux photographes… Juste deux artistes qui collaborent.

Edith Landau – La versaillaise, 2021 – Photographie argentique – tirage papier Hahnemühle PhotoRag Mat 310g – 8,5 x 6,2cm – phare, format H31 x L7,5 x P12 cm

Édith Landau détourne les objets du quotidien. Grâce à de la récup’, elle chine çà et là divers objets, comme des réveils et des phares, où elle y glisse une de ses photos. Elle transforme donc ces objets délaissés en véritables œuvres d’art, où elle met en scène des moments, pour tenter de raconter une histoire autre que celle originelle. Selon elle, « ne pas utiliser d’encadrement permet ainsi de sublimer la photo ».

« Je l’ai découverte sur Instagram complètement par hasard », nous raconte Véronique Adraï. « Elle commençait tout juste à partager ce type de travail [les objets-photos] sur son compte Insta, et je suis tombée sous le charme ; […] puis je lui ai proposé d’exposer à Courcelles. »

Edith Landau – Voyage  dans le Vexin français, 2020 – tirage papier Hahnemühle PhotoRag Mat 310g – ø 16cm – phare en acier, format H52 x L30 x P30 cm

Édith Landau, Voyage dans le Vexin français. Une ambiance particulière se dégage de cette sculpture : ce petit matin brumeux où tout est calme, personne à l’horizon… Cette tranquillité, ces arbres magnifiques d’où l’on devine l’architecture, le squelette ; une œuvre très minimaliste, mais qui va à l’essentiel et représente la beauté et la force de la nature. C’est le charme du Vexin français.

Edith Landau – Petit bijou, 2020 – Photographie numérique – tirage papier Hahnemüle PhotoRag Mat 310g – 4 x 3cm – cadre en bronze format 10 x 6cm

Pour décrire Édith Landau, Véronique Adraï parle d’une « artiste à la maturité photographique impressionnante, tant pour choisir le contenant [l’objet] et le contenu [la photo] de ses œuvres, l’ambiance et l’effet voulu. » Elle aime à mélanger les techniques, en usant à la fois du format numérique et argentique pour ses photographies. Ainsi, les paysages sont sous format numérique et les portraits en argentique. Sans vraiment nous le dire explicitement, l’artiste choisit de photographier ses modèles en argentique pour être fidèle au contexte de son œuvre. Ses portraits paraissent alors authentiques, comme tirés d’un vieil album photo du siècle dernier ; pourtant, ces clichés datent de quelques mois. Noir et blanc, vêtements d’époque, retouche indiscernable… Tout y est pour tomber dans le piège du papier jauni par le passage du temps.

Le minimalisme de ses paysages nous emmène dans le Vexin français (région du nord-ouest de la France). Une once de mysticisme s’invite dans ces décors intrigants, qui dépeignent un univers finement travaillé, à la tombée de la nuit ou au petit matin.

Nicolas Martin – Red Haven – Huile sur toile de lin marouflée sur bois, 2019/2021 – 46 x 61 cm

Nicolas Martin réalise des peintures sur bois, où on y retrouve cette ambiance typique des pays d’Amérique du Nord. Ses maisons, ses champs et ses chambres nous transportent ailleurs, loin de notre quotidien morose. La façon qu’a Nicolas Martin de peindre peut faire penser à Edward Hopper (1882-1967), à la fois dans l’intention, les ambiances qui suspendent le temps, le temps d’un tableau. Il se dégage de ses toiles une impression de tranquillité, mais également de mystère. Avec ses peintures, on se plonge dans l’univers du western américain, « un dépaysement total pour nous, européens. », selon Véronique Adraï.

Nicolas Martin – The Dream House – Huile sue toile de lin marouflée sur bois, 2021 – 46 x 61 cm

Nicolas Martin, The Dream House. Cette peinture nous fait oublier notre quotidien, nous invite à un voyage outre-Atlantique. Avec cette maison typique et ce décor, “on se croirait dans un film de Clint Eastwood”.

« Edith Landau et Nicolas Martin », du 24 septembre au 24 décembre 2021, à la galerie Courcelles Art Contemporain, 110 boulevard de Courcelles, Paris 17e.

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