C’est avec le cœur palpitant et le regard passionné que Veronique Adraï, gérante de la galerie Courcelles, nous a présenté l’exposition « Noir Corbeau » rassemblant le peintre CAPTON et le photographe Vincent Descotils.
Texte de Eva MARTIN
« Mes artistes, je les aime et je les défends » Véronique Adraï
Les deux artistes ont collaboré ensemble pour la mise en place de l’exposition au sous-sol spacieux de la galerie Courcelles. « Je ne dissocie pas aventure artistique et humaine, l’un va avec l’autre » soutient la galeriste Véronique Adraï. Sa méthode de travail repose sur deux piliers : partage et convivialité. La puissance avec laquelle cette galeriste défend la vision de ses artistes est captivante. Elle est leur fervente avocate et fidèle supportrice. Ainsi, se rendre à la Galerie Courcelles permet de rencontrer une galeriste passionnée par son métier tout en admirant l’oiseau d’ébène sous un nouveau jour.
A l’heure où le confinement sonne, les seules bêtes accessibles sont celles que l’on peut voir du rebord de notre fenêtre. Le regard du peintre animalier Capton s’est alors porté sur les plumes charbons et le regard profond de sa nouvelle muse : Le Corbeau. Habitué à magnifier les animaux de la ferme, ce maître du clair-obscur s’attaque désormais au sombre plumage des Corbeaux. « Avant de peindre ses animaux, CAPTON passe toujours du temps en leur présence, il fait connaissance avec eux », nous raconte Veronique Adraï. Il les observe et les nourrit en refusant de les voir comme des oiseaux de mauvais présage. Sous son pinceau, les corbeaux sont libérés de leurs préjugés maléfiques. Les ailes déployées ou refermées, le bec de profil ou pointé vers nous, une aura lumineuse se dégage de cet animal dont les plumes sont pourtant sombres et peintes sur fond noir. En s’approchant des détails de leur plumage, on y décèle des touches de bleu et des nuances de rose. Les peintures hyper réalistes de CAPTON nous obligent à percevoir le corbeau avec un nouveau regard, illuminé par des jeux de lumière et défait de sa noirceur habituelle.
Le photographe Vincent Descotils a choisi de suivre CAPTON dans cette nouvelle obsession. L’artiste tire ses photos au charbon et à l’encre carbone, ce qui donne à ses photos des noirs denses et lui permet de jouer sur une large palette de gris. Dans les photos de Vincent Descotils, les contours sont flous et l’ambiance est silencieuse. Elles inquiètent et intriguent, elles nous troublent puis nous attirent. Il s’est tourné vers l’association LADeL pour pouvoir photographier des corbeaux apprivoisés et dressés. Perché sur les épaules, les hanches ou les bras de la modèle, le corbeau apparaît tel un fidèle compagnon. L’expression innocente de la femme qui l’accompagne contraste avec les visages diaboliques des sorcières habituellement associées à l’oiseau noir. Le brun des cheveux de la femme vient se confondre avec les plumes du Corbeau. Le visage de profil et le regard lointain, sa chevelure semble ne former qu’un avec l’oiseau posé sur son épaule.
Vincent Descotils et CAPTON ont préservé le mystère à travers leur art autour de de cet animal si fascinant. Les ambiances irréelles des photos du premier viennent parfaitement se combiner avec le réalisme des portraits du second.
Corvus I – 2021 – 47 x 37 cm – Tirage au charbon
Pour ne pas rater cette collaboration réussie, il faut se rendre avant le 17 juillet au 110 avenue de Courcelles dans le 17e arrondissement de Paris, mais aussi sur l’application Art is Heart.